Rechercher des usages historiques de l'eau dans les archives
Auteur·ices : V. Balland, J-P. Girard, C.Pelletier
Ce tutoriel est de niveau “expert” car il exige du temps, de la patience et de la rigueur pour effectuer des recherches dans des archives publiques. Toutefois, si vous possédez ou avez accès à des documents d’archives privés, vous pouvez aussi exploiter ce tutoriel pour comprendre quoi chercher, et comment le partager sur ce site. Nous vous renvoyons pour cela à la section III.e.6 ci-dessous.
I. Les structures liées à l’eau visibles dans les archives
La consultation des archives est une étape incontournable pour renseigner l’histoire des techniques et des usages quotidiens de l’eau : moulins à céréales, battoirs à écorces, étangs, lavoirs, flottage du bois, irrigation, etc. Dans les études sur l’eau, le recours aux archives permet de mieux comprendre l’héritage des activités humaines passées sur le milieu actuel. En mettant en valeur ces expériences passées, elles offrent des pistes de réflexion sur la gestion de l’eau actuelle et future.
Les archives, documents sélectionnés pour être conservés, font depuis une trentaine d’années l’objet d’études environnementales mêlant histoire, mais aussi archéologie ou géographie. Il faut également considérer les travaux des généalogistes ou des érudits férus d’histoire locale qui, souvent, permettent d’améliorer les connaissances autour d’un lieu potentiellement lié à l’eau.
II. Pourquoi une approche aux Archives ?
L’ensemble des recherches historiques ayant trait à la ressource en eau montre la forte empreinte des activités humaines sur les cours d’eau au fil des siècles, avec différentes phases de mise en valeur. Elles montrent la densité des activités et leur cohabitation au fil de l’eau jusque dans la première moitié du XXe siècle, lorsque l’industrie se localise au plus près des villes. Ainsi, l’irrigation a cohabité avec la pratique du flottage, et la présence de moulins a modifié en profondeur le cycle de l’eau. Cette forte influence de l’humain sur les cours d’eau va à l’encontre du caractère “naturel” qui leur est souvent attribué aujourd’hui. Et même lorsqu’une « restauration » intervient, l’héritage humain persiste et se voit complété par une nouvelle intervention anthropique sur le milieu naturel. Nous pouvons donc parler d’une coévolution entre l’humain et les dynamiques naturelles : les cours d’eau sont des socio-écosystème ou anthroposystèmes*. C’est pourquoi la vision contemporaine de l’humain perturbateur ou destructeur du milieu doit elle aussi être nuancée. Dans bien des cas, les aménagements anthropiques ont pour résultat d’affilier certaines espèces végétales et animales. Autrement dit, en intervenant sur le cours d’eau, l’Homme influence la densité et la répartition des habitats naturels. Cette relation entre les dynamiques naturelles et sociales est encore trop peu étudiée et trop peu perçue par le public, les gestionnaires et même parfois les scientifiques. Le recours aux archives permet de prendre du recul sur ces interactions et de les contextualiser dans le temps, pour permettre aux gestionnaires de faire les bons choix.
Approfondir la connaissance de l’eau sur le territoire, c’est aussi considérer les motifs d’attachement à un lieu, une source, une fontaine, un lavoir. Une anecdote ou un souvenir trouvé dans une archive permet de valoriser un « petit » patrimoine qui disparaît en lui attribuant un récit qui lui est propre, loin des banalités. Cette reconnaissance de savoirs vernaculaires devient plus difficilement perceptible dans les archives, à mesure que l’on remonte le temps. Celles-ci sont, le plus souvent, le fruit d’une production administrative ou juridique qui axe leur contenu autour des élites. Mais certaines archives ont un intérêt pour entrer dans le récit et la perception des individus ordinaires : journaux, archives judiciaires, procès-verbaux des gardes des Eaux et Forêts, témoignages des curés de paroisses sur les us et coutumes du pays, récits de voyage, correspondances, etc.
Parmi les habitant·e·s du Grand Site de France (GSF), plusieurs personnes se sont prises d’attachement pour l’étude d’éléments liés à l’eau. Ces travaux ont un intérêt scientifique mais ne sont pas publiés. Une des ambitions de cette recherche participative est de parvenir à reconnaître et mettre en relation le travail de tous ces spécialistes du territoire, voire de perfectionner leurs pratiques (méthode, croisements documentaires, etc.). Pour les chercheur·se·s, c’est indéniablement un moyen de renouveler ses questionnements et d’avoir une meilleure compréhension du territoire qu’ils ou elles étudient. La mise en relation des chercheur·se·s et des habitant·e·s autour des archives du territoire peut constituer une plus-value pour faire avancer nos travaux.
III. Comment explorer les archives ?
III.a. Des Archives pour quelles époques ?
Dans le secteur du Grand Site de France Bibracte-Morvan des Sommets, peu de documents sont antérieurs à l’an Mil. Les premières chartes de donation offrent peu de renseignements et de détails sur la gestion de l’eau. Les premiers renseignements sur l’eau interviennent au XIVe siècle, lorsque la documentation conservée est plus abondante. Pour la fin du Moyen Âge (bas Moyen Âge*), seules les archives des seigneuries rattachées au duché de Bourgogne, à l’est du GSF, sont bien conservées (Glenne et Roussillon). Du côté du Nivernais, peu de documents semblent avoir été conservés. C’est avec l’époque moderne* (XVIe-XVIIIe siècle), que les archives conservées sur le territoire commencent à être nombreuses : titres et terriers seigneuriaux, enquêtes des intendances* de Dijon ou de Moulins, minutes notariales renfermant de nombreux actes de la vie courante. Aux XIXe et XXe siècle, avec les progrès de l’État centralisé et de l’administration, les archives deviennent prolifiques, et nombre d’entre elles sont conservées sur place dans les communes… et parfois les greniers.
La plupart des informations qui pourront être recueillies seront certainement focalisées sur cette période récente. L’enjeu est que celles-ci constituent un pont pour renseigner les usages historiques de l’eau sur la longue durée, c’est-à-dire sur plusieurs siècles, pour percevoir les continuités, les crises, les trajectoires de l’eau. Cette profondeur historique documente l’expérience passée et les stratégies d’adaptation et de résilience déployées par les habitant·e·s autour de la ressource en eau. C’est également l’étude de la longue durée qui peut permettre d’approcher les métamorphoses environnementales ou les impacts sur le milieu liés aux aménagements humains.
III.b. Les lieux d’archivage
Une des principales difficultés de l’étude des archives sur le territoire tient à l’éclatement administratif. Une partie est reliée au Nivernais et l’autre à la province royale de Bourgogne (ou duché de Bourgogne).
Les premiers fonds d’archives qui concernent le territoire du GSF sont aux Archives départementales de la Nièvre (Nevers) et de la Saône-et-Loire (Mâcon).
La province de Bourgogne était pays d’Etat*. Les archives des autorités étaient donc conservées à Dijon, échappant ainsi aux grands incendies des archives royales parisiennes. Ceci explique que les Archives départementales de la Côte d’Or sont un excellent gisement d’archives pour faire l’étude d’une grosse moitié du territoire du GSF. Autre subtilité héritière du découpage administratif de l’Ancien Régime : les Archives départementales de l’Allier (Moulins) conservent les documents produits par l’intendance* de Moulins dont le territoire comprenait le Nivernais.
Localement, vous pouvez consulter les archives communales dans les mairies. Celles-ci recèlent parfois de petits trésors archivistiques qui n’ont pas encore été versés aux Archives départementales. Elles disposent généralement du cadastre dit “napoléonien” de la première moitié du XIXe siècle, ou de plans encore plus anciens (Arleuf). Outre ces archives planimétriques, les registres de délibération communale du XIXe siècle et du début du XXe siècle sont généralement conservés. Ils dévoilent les décisions prises par les conseils municipaux sur les équipements de la commune comme les lavoirs et les fontaines ou les affaires courantes dans lesquelles l’eau peut être mobilisée (conflits de voisinage, etc.).
Ces Archives sont accessibles gratuitement à tous et toutes. Aux Archives départementales, il faudra présenter une carte d’identité pour votre inscription. Dans les mairies, il suffit de prévenir à l’avance les secrétaires de mairie et de prendre rendez-vous.
III.c. Comment consulte-t-on les archives ?
Les archives constituent un bien commun, un patrimoine à transmettre, unique et fragile. Pour cette raison, il est absolument primordial de les conserver et de les laisser en l’état. Elles doivent rester sur place et tout utilisateur doit respecter le cadre de classement et l’ordre des documents consultés. Il faut manipuler les documents avec délicatesse en ayant les mains propres pour éviter de déposer des germes.
Reportez-vous aux règles de consultation des salles d’archives :
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Le crayon à papier est obligatoire ;
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Les photographies doivent être prises sans flash ;
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On ne peut annoter les documents originaux ;
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On ne peut pas rentrer dans la salle de lecture avec cartable ou chemise cartonnée, ni avec des manteaux, pour éviter les vols de documents ;
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Ne pas mélanger les liasses de documents et toujours les remettre dans l’état de réception.
Dans les Archives départementales, avant de consulter les documents, la première étape est de chercher des cotes (identifiants par liasse ou par document) dans les inventaires, par cadre de classement. Cette étape va permettre de définir des pistes de travail et vous donnera des cotes d’archives. Plusieurs Archives départementales ont communiqué leur inventaire sur leur site internet. Ces recherches peuvent se faire par thématique (rivières, étangs, etc.) ou par lieu. Dans cette dernière voie, le cadre de classement sera celui des communes pour la période contemporaine. Pour l’Ancien Régime et le Moyen Âge, il faudra rechercher par paroisses (ou bailliages* suivant l’échelle d’investigation) ou par autorités seigneuriales laïques ou ecclésiastiques. Il existe d’autres possibilités et moyens d’entrées dans les inventaires. Les intuitions se développeront à force de pratique.
Une fois que vous aurez votre cote d’archives, vous pourrez la commander pour consulter les documents correspondants. Lors de la consultation, n’oubliez pas de photographier (sans flash) ou de demander des scans des documents intéressants dans l’ordre de classement ou de foliotation, ce qui vous permettra de retravailler les documents chez vous. Ces numérisations constituent également un moyen de prouver la véracité des faits ou de vous faire aider si une partie de l’écriture est illisible.
III.d. Paléographie : une barrière surmontable
La paléographie désigne l’étude des écritures anciennes. L’étude des archives ne nécessite pas vraiment de travail préparatoire pour les XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Ces périodes offrent déjà une ouverture documentaire très intéressante. Les difficultés commencent vraiment en remontant le temps au-delà de la fin du XVIIe siècle. Les textes sont alors difficilement lisibles, en particulier entre 1550 et 1630, période qui constitue « l’âge d’or de la paléographie française ». De même, les archives notariales sont réputées pour leur accès difficile. Il ne faut cependant pas s’arrêter à ses difficultés. Pour vous épauler, il existe de très bons dictionnaires de paléographie (voir ci-dessous, en bibliographie). En outre, plusieurs exercices sont disponibles gratuitement en ligne (voir ci-dessous, en bibliographie). Ces problèmes ne sont donc pas insurmontables… et n’oubliez pas que l’aisance vient avec la pratique.
III.e. Pistes d’archives à explorer dans le cadre de COUDRIER
Quels documents d’archives peut-on consulter ? Pour trouver quelles informations ?
Contrairement aux approches instrumentales déployées dans les « sciences exactes », les protocoles de recherche aux Archives sont plus inductifs et arbitraires. Le champ des possibles dépend de la documentation conservée et classée. Nous nous limitons donc ici à quelques orientations dans une masse importante de possibilités.
III.e.1. Archives sur les équipements communaux liés à l’eau et la gestion de l’eau
Les archives de l’époque contemporaine et de la fin de l’Ancien Régime, en raison de leur lisibilité, sont les plus accessibles au plus grand nombre. Pour faire l’étude des équipements communaux liés à l’eau (lavoirs, fontaines, adductions, etc.), vous pouvez consulter les archives communales de la série E des Archives départementales. En mairie, vous trouverez également les registres de délibération du conseil municipal des XIXe et XXe siècles. Ces documents évoquent parfois des éléments du quotidien comme la construction de lavoirs ou quelques conflits au sujet des usages de l’eau. Or, l’un des objectifs de COUDRIER est de préciser l’histoire de la gestion de l’eau de consommation, en particulier lorsqu'ont été aménagés les premiers réseaux d’eau potable dans la seconde moitié du XXe siècle avec les associations syndicales libres ou les adductions communales. Nous attirons l’attention de tous les utilisateur·ice·s sur le fait que nous n’avons que peu d’informations sur la gestion ancienne de l’eau.
III.e.2. Archives sur les ouvrages liés à l’eau
Les photographies réalisées depuis la fin du XIXe siècle sont d’un grand support lorsque l’on étudie certains ouvrages liés à l’eau, tels des moulins. Vous pourrez les trouver sur les portails de numérisation des Archives départementales, sur des sites Internet de vente en ligne (exemple : Delcampe) ou dans les collections particulières.
Pour obtenir des informations sur les ouvrages hydrauliques et préindustriels utilisant la force motrice de l’eau, comme les moulins, nous attirons l’attention des utilisateur·ice·s sur les fonds du Service hydraulique des Ponts-et-Chaussées classées dans la série S des Archives départementales. Ces archives regroupent des documents des XIXe et XXe siècles. Elles comportent de précieux renseignements sur les fonctions des moulins et leurs aménagements, les pratiques d’irrigation, les associations syndicales autorisées ou libres, l’état des rivières et les barrages et retenues d’eau à des fins piscicoles ou industrielles. Ces dossiers comprennent des plans d’une rare précision que vous pouvez faire numériser gratuitement aux Archives départementales.
III.e.3. Archives notariales
Dans le périmètre du GSF, les minutes et répertoires de notaires remontent généralement au début du XVIIe siècle. Ils sont classés dans la série E des Archives départementales. Ce sont des documents extrêmement riches pour étudier le quotidien des sociétés passées et de leur rapport avec les cours d’eau. Bien connues des généalogistes, ces archives sont trop souvent mises de côté par la recherche académique. Cela tient de l’importance quantitative de ces fonds, de leur inscription dans un contexte géographique ultra-local et surtout de la diversité des types d’actes : actes de ventes, d’échange, contrats de mariage, quittances, marché d’entreprise par exemple d’étang de flottage, baux, testaments, etc. La consultation de ces fonds nécessite de s’armer de patience mais la pêche est rarement infructueuse.
III.e.4. Les cadastres
Documents permettant la répartition équitable des contributions foncières, les cadastres dit napoléoniens des communes, généralement daté de la première moitié du XIXe siècle, sont conservés dans les archives des mairies et dans les Archives départementales (Série 3 P). Ils se composent de plans parcellaires divisés en section, des états de sections (qui renseignent la nature des propriétés, le nom des propriétaires, la surface, etc.) et la matrice cadastrale qui référence les biens fonciers par propriétaires. Les plans parcellaires sont numérisés et consultables sur les portails Internet des Archives départementales de la Nièvre ou de la Saône-et-Loire. En revanche, pour consulter les états de section, il faudra vous déplacer en mairie ou aux Archives.
III.e.5. Autres archives de l’Ancien Régime
Pour l’étude de l’Ancien Régime, vous pouvez consulter les documents produits dans le cadre des enquêtes de l’intendance* (Série C des Archives départementales) ou les titres féodaux et fonds familiaux de la série E qui conservent notamment les terriers*, compilation des droits des seigneuries et des déclarations des tenanciers. Certains documents permettent de remonter à la période médiévale. Pour cette dernière, vous pouvez également consulter les fonds de la Chambre des comptes du duché de Bourgogne qui regroupent des comptabilités des XIVe au XVIe siècle par bailliage (Autun) ou par châtellenies ducales puis royales à partir de 1477 (mort de Charles Le Téméraire, dernier duc de la dynastie des Valois). Celles de Glenne et de Roussillon s’étendaient sur une partie du GSF. Ces documents nous renseignent sur la gestion des équipements domaniaux des ducs et du roi (moulins banaux, étangs de pêche, etc.) et sur leurs droits sur les cours d’eau.
III.e.6. Les archives privées
Votre famille est originaire du sud Morvan, vous avez acquis une maison sur le territoire du GSF : peut-être que votre grenier ou une boîte conservent quelques documents qui mentionnent des éléments liés à l’histoire des usages de l’eau. Ce sont par exemple des photographies de famille, des baux ruraux ou des comptabilités (de moulins, par exemple). Vous travaillez pour un syndicat de rivière ou pour une entreprise sur le territoire, peut-être avez vous également des documents à révéler.
Bien que ce soient des archives privées et non publiques, les conseils ci-dessous vous aideront à les partager sur ce site.
IV. Utilisation de la cartographie
Informations à venir...
V. Conseils pour partager vos trouvailles archivistiques
V.a. Respecter l’unité de lieu et les indications de temps
En histoire, lorsque qu’on étudie l’aménagement de l’espace ou l’environnement, plusieurs règles sont à considérer vis-à-vis de l’emploi des dates et des localisations.
En premier lieu, il faut indiquer la date avec le plus de précision possible (cela permet de préciser le contexte et d’authentifier un document). L’importance de bien considérer les indications de temps doit permettre d’éviter l’anachronisme. Par exemple, ce n’est pas parce qu’une pratique ou une structure liée à l’eau est bien renseignée au milieu du XIXe siècle qu’elle l’est pour le siècle précédent ou une période plus ancienne. Il faut avoir un document daté pour pouvoir l’attester. De même, la date de mention d’une information ne signifie pas la date d’apparition d’un phénomène ou d’un site lié à l’eau, ceux-ci pouvant être plus anciens. Autrement dit, un site de moulin mentionné en 1271 ne signifie pas que celui-ci est aménagé à cette date : il est existant depuis au moins 1271.
Deuxièmement, évitons également l’anachronisme géographique. Une information isolée concernant un espace délimité ne peut s’appliquer dans un autre espace. Il faut pour cela être le plus précis possible dans la localisation des faits historiques (commune, hameau, microtoponymes ou nom de l’ensemble parcellaire concerné).
Enfin, il ne faut pas extrapoler un événement localisé dans un lieu et isolé dans le temps et en faire un fait global.
Ces règles permettent d’authentifier la source de l’information et donc sa crédibilité.
V.b. Toujours indiquer sa source
Qu’elle provienne d’un ouvrage publié, d’une revue, d’un témoignage oral ou d’un document d’archive, il faut toujours indiquer l’origine d’une information (“citation”). C’est une exigence qui fait la qualité et la crédibilité des informations apportées. Lorsque vous utilisez un texte retranscrit et publié, quel que soit le support, indiquez l’auteur·ice de la retranscription. Quantités d’études locales comportent des informations non sourcées et non citées, se faisant, les auteur·ice·s de ces textes entrent dans le périmètre du plagiat. Ces auteur·ice·s ne peuvent donc pas être cités eux-mêmes, ce qui les prive d’une visibilité.
Pour citer, il faut donc bien renseigner la source : lieu d’archivage et cote si elle existe, donner éventuellement une description et la nature du document.
Par exemple :
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Arch. dép. (Côte d’Or) ou ADCO B 4872-2, fol. (pour folio) 44 r° (ou page pour les documents paginés).
Vous pouvez également indiquer en premier lieu la date, la nature du document avant de mentionner la cote :
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1391-1392, Compte de châtellenie de Glenne, Arch. dép. (Côte d’Or) B 4838-2, fol. 18 r°.
Si elle est incontournable pour donner des éléments tangibles sur l’historique d’un usage de l’eau, l’étude des archives peut être couplée avec une connaissance fine du terrain. Vous pourrez également vérifier les informations historiques sur le terrain ou vous y déplacer pour mieux le comprendre. Aidez-vous des cartes de la plateforme COUDRIER ou du Géoportail de l’IGN. Sur un certain nombre de sites liés à l’eau, les croisements entre les documents textuels et le terrain seront assurément prolifiques...
V.c. Préparer sa participation
Avant de poster votre participation, nous vous conseillons de rassembler les documents et noter quelques informations qui vous seront demandées dans le formulaire :
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Si vous avez photographié ou scanné des documents d’archive (archives papier, en ligne, publiques ou privées) :
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Sélectionnez la ou les images qui parlent du ou des “objets” liés à l’eau dont vous allez parler dans votre participation (afin de montrer les fichiers les plus pertinents) ;
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Pour chaque fichier, vous devrez indiquer s’il s’agit :
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d’un fichier dont vous êtes le propriétaire ;
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d’un fichier sous licence (dans ce cas, notez de quelle licence il s’agit - Creative Commons ou Open Licence-, le Copyright, et, si concernés : la cote d’archive -voir plus haut- et le lien URL d’accès)
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d’un fichier dans le domaine public (dans ce cas, notez le nom de l’auteur·ice, et, si concernés : la cote d’archive -voir plus haut- et le lien URL d’accès)
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d’un fichier dont vous êtes le propriétaire ;
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Sélectionnez la ou les images qui parlent du ou des “objets” liés à l’eau dont vous allez parler dans votre participation (afin de montrer les fichiers les plus pertinents) ;
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Si vous êtes allé identifier, sur le terrain, le ou les “objets” dont vous allez parler, vous pouvez prendre des photos ou faire un croquis de ce que vous avez vu pour le partager. Ces fichiers seront automatiquement sous licence Creative Commons (voir les CGU).
Vous serez également invités à :
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décrire le ou les “objets” partagés
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si vous avez une histoire personnelle ou collective rattachée, à la raconter
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si possible, à localiser plus ou moins précisément le ou les “objets”, soit par des formes sur une carte, soit en sélectionnant des hameaux ou communes dans une liste prédéfinie.
Si vous souhaitez partager un témoignage oral, et que la source souhaite conserver l’anonymat :
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Assurez-vous que la personne accepte de partager ce témoignage et faites lui relire votre participation avant de la publier ;
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Indiquez qu’il s’agit simplement d’un témoignage oral et la commune de résidence de ce témoin ;
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Vous pouvez aussi organiser un moment collectif et convivial de recueil de récits liés à l’eau (voir le tutoriel).
Dernier conseil : publiez vos différentes trouvailles dans différentes participations. Par exemple, si dans une même archive vous identifiez deux “objets” liés à l’eau, ils peuvent peut-être faire l’objet de deux participations sur le site, notamment s’ils sont très éloignés spatialement. Toutefois, c’est à vous d’en juger la pertinence en fonction du lien entre les objets et l’histoire qu’ils portent.
*Voir le glossaire.
VI. Ressources
VI.a. Paléographie
Oui, l’écrit des archives anciennes peut rebuter. Mais la paléographie est à la portée de celles et ceux qui pratiquent avec régularité. Pour de nombreuses personnes, les progrès peuvent aller vite. Avant de vous lancer sur une archive difficile, imaginez un jeu de texte à trous.
Pour vous aider, voici quelques ressources :
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Audisio Gabriel et Rambaud Isabelle, Lire le français d’hier : manuel de paléographie moderne, XVe-XVIIIe siècle, Paris, France, Armand Colin, 2016, 304 p.
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Buat Nicolas et Van den Neste Évelyne, Dictionnaire de paléographie française : découvrir et comprendre les textes anciens (XVe-XVIIIe siècle), Paris, France, Les Belles Lettres, 2016, 802 p.
- L’inépuisable portail Theleme (Techniques pour l'Historien en Ligne : Études, Manuels, Exercices) avec sa bibliographie d’archivistique générale de l’École des chartes qui comprends des développements sur la paléographie, ses dossiers de documents de différentes époques permettant d’identifier les évolutions de l’écrit au cours des siècles.
Plusieurs sièges d’Archives publiques ou sites Internet qui vous proposent des exercices gratuits d’apprentissage de paléographie :
Si vous rencontrez des difficultés de lecture, vous pouvez vous mettre en relation avec des élèves archivistes paléographes de l’École nationale des chartes.
Selon le même principe, il existe de nombreux groupes de paléographie sur les réseaux sociaux où vous aurez une réponse rapide. Du côté du GSF, V. Balland pourra également vous aider.
Dictionnaire de latin médiéval / vieux ou moyen français :
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DMF, Portail linguistique de moyen français, avec renvois sur des dictionnaires plus traditionnels (Gedefroy, FEW Französisches Etymologisches Wörterbuch - ATILF, Dictionnaire anglo-normand, etc.) - http://www.atilf.fr/dmf/
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Glossaire de Du Cange Glossarium mediæ et infimæ latinitatis (dictionnaire de latin médiéval et moderne est disponible en ligne) - http://ducange.enc.sorbonne.fr/
VI.b. Outils géographiques
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Géoportail : diverses couches de cartes et photographies aériennes, etc. : jouez avec les différentes options du catalogue de données (Cassini, relief, cadastre, forêts, etc.). Onglet « remonter le temps » pour accès aux photographies aériennes de l’IGN depuis 1940 - http://www.geoportail.gouv.fr/accueil
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Dictionnaire topographique : pour situer les toponymes mentionnés dans vos textes s’ils vous sont obscures - https://dicotopo.cths.fr/
Le patrimoine archéologique est fragile et non renouvelable. Ensemble, protégeons-le face au pillage !
Extraire des objets archéologiques au moyen de fouilles clandestines ou avec l’aide de détecteurs de métaux, sans disposer d’une autorisation du Service régional de l’Archéologie, constitue une infraction pénale. La mise en ligne du relevé LiDAR est réalisée dans un souci de transparence et pour offrir à tou·te·s des moyens de production de connaissances. En aucun cas il ne constitue une incitation à la fouille clandestine ou au pillage archéologique. C’est en étant collectivement vigilants que nous contribuerons à la protection de notre patrimoine commun et à la production de connaissances sur le territoire du Grand Site de France, au sein de COUDRIER.
Pour plus de renseignements, consultez la page dédiée.
Le relevé LiDAR Morvan-Grand Vézelien 2019 couvre l’ensemble du territoire du Parc naturel régional du Morvan. Cette acquisition d’une topographie à échelle très fine est le fruit du travail d’un consortium regroupant l’Agence de l’Eau Seine-Normandie, le Conseil Départemental de la Nièvre, la DRAC Bourgogne-Franche-Comté, la DREAL Bourgogne-Franche-Comté, la Maison des Sciences de l’Homme de Dijon (UAR CNRS-uB 3516) et l’Office national des Forêts.
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Fusion et traitement des dalles du relevé LiDAR : Bibracte / Vincent Balland et Arnaud Meunier
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Mise en ligne et sur Géoserveur : Bibracte / Patrick Toutain et MNHN - MOSAIC/ Pablo Prieto et Céline Pelletier
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